Pourquoi exposer son intimité et partager ses récits de naissance ?
Quand je suis devenue entrepreneuse, j’ai découvert un milieu très formaté. Cet univers de la start-up nation, où on parle de business plan, de deck et de pitch. Où il y a peu de place pour parler de gouvernance, de bien-être, de mission de vie.
Quand j’ai appris ma première grossesse, je ne me suis pas posé de questions. Je suis allée voir ma gynéco, j’ai accepté les examens et le suivi proposés. Dès le premier rendez-vous, nous avons fixé les dates des sept consultations à venir. Très vite, j’ai ressenti un inconfort. J’étais enceinte mais j’étais suivie comme si j’étais malade. Nous ne parlions que des prises de sang et des échographies à venir. Rien sur la manière dont je me sentais en tant que future maman, mes peurs, mes doutes. Rien non plus sur l’accouchement à part des questions protocolaires. Et, surtout, rien du tout sur le post-partum.
Ces deux sujets peuvent sembler assez éloignés, mais pas tant que ça, surtout quand on est une femme qui entreprend. Dans les deux cas, lire et écouter des récits d’autres entrepreneuses et d’autres mamans a été un bouleversement pour moi. Des femmes qui osent exposer leur intimité publiquement pour montrer que d’autres voies sont possibles.
Que nous pouvons entreprendre en nous assumant pleinement en tant que femmes.
Que nous pouvons enfanter naturellement, dans toute notre puissance.
Généraliser les variations de la norme
Nous perdons trop de temps à essayer de rentrer dans des codes qui ne sont pas les nôtres, dans des protocoles qui ne nous correspondent pas, à nous couper de nous-mêmes, comme on l’a tellement appris à l’école… que nous oublions l’essentiel. Ce qui va vraiment produire de la valeur dans une activité. Nous différentier de nos concurrents. Apporter l’énergie créative dans la durée. Inspirer et fédérer une communauté.
Aujourd’hui, si je devais mentorer des entrepreneuses à nouveau, je ne leur parlerais pas ni de business plan ni de pitch. Je leur parlerais de leur corps, de leur intuition. De la puissance de notre capacité créatrice.
Aujourd’hui, si je devais soutenir des futures mamans, je ne leur parlerais pas de bilans sanguins ni d’échographies. Je leur parlerais de leur corps, de leur intuition. De la puissance de notre capacité créatrice.
Et je leur dirais à toutes de lire et d’écouter des récits. Et de partager le leur. Pour que les variations de la norme deviennent nombreuses et accessibles.
Mes récits personnels
Après avoir partagé mon histoire d’entrepreneuse avec Solène Pignet, j’ai eu la chance de pouvoir raconter mes récits de naissance à Roxanne Mallow. Si vous souhaitez les écouter, c’est par ici : L’Ovaire du Décor.
En quoi suis-je moi-même une variation de la norme ? Les exemples sont nombreux, j’ai notamment :
– décidé de retirer ma fille de la crèche et de la garder à la maison, tout en travaillant
– contracté la toxoplasmose au 1er trimestre
– refusé de faire le test de la glycémie enceinte alors que j’avais plus de 35 ans (facteur de risque)
– enfanté à domicile après une césarienne
– vendu mon entreprise et créé une autre activité en plein post-partum
– toujours dormi près de mes enfants (3 ans et demi et 18 mois)
– fait une demande d’instruction à domicile, qui a été refusée
Il y a quelques années, j’aurais pu porter un regard critique sur chacun de ses exemples. Trop maternante. Trop de risques. Un peu folle. Hors norme.
Aujourd’hui, je sais que je ne suis pas seule. Nous sommes de plus en plus nombreuses à revendiquer une autre façon d’entreprendre. Une autre façon de vivre nos vies. D’accoucher. D’élever nos enfants.
Je pense faire prochainement une compilation des podcasts qui m’ont inspirée jusqu’ici, qui m’ont montrée que je ne suis pas seule. En attendant, j’ai fait une sélection des 4 ressources indispensables pour la préparation à la naissance. Faites-les tourner !
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