Cela fait un petit moment que je vous ai annoncé que j’allais lancer un nouveau projet entrepreneurial. A ce moment-là, j’imaginais que j’allais pouvoir m’y mettre à fond pendant l’été et le lancer à la rentrée. Je croyais vraiment que j’allais pouvoir m’occuper de mon bébé d’un an, faire de l’unschooling avec ma fille de 3 ans, rénover ma maison et lancer un projet entrepreneurial. Mon optimisme habituel, que vous connaissez peut-être déjà !
Un été d’apprentissages
Malgré tout le bouillonnement en moi et un besoin presque visceral de me mettre dans ma grotte quelques semaines pour sortir ce projet, l’été a été plutôt le moment d’apprendre à ralentir. Chose que je ne savais absolument pas faire il n’y a pas très longtemps (et que j’ai encore du mal à faire). Vivre au rythme d’un corps fatigué après un an de négociations pour la vente de WE DO GOOD, un accouchement et des nuits agitées. Au rythme de deux enfants qui ne cessent de m’apprendre des choses extraordinaires mais qui ont une énergie que moi je n’ai plus. Au rythme d’une veille maison qui refuse qu’on la rénove trop vite, qui clairement nous dit de prendre notre temps. Et tant d’autres choses qui vont dans ce sens. Le message est clair : pas trop vite pour mon projet non plus, apprendre à vivre avec le bouillonnement en moi, à canaliser cette énergie pour la faire sortir au bon moment.
Je n’ai toujours pas envie de choisir, je veux TOUT. Passer du temps de qualité avec mes enfants ET avoir une vie professionnelle épanouissante. Avancer sur le chantier de la maison, la forêt nourricière, notre autonomie. Travailler peu d’heures ET avoir un revenu qui me permet d’être libre de contraintes. Une équation impossible ? Je me suis souvent posée la question mais je reste profondément convaincue que non. Que quand nous sommes alignés avec notre mission de vie, tout est possible. Par contre, il faut poser de bonnes bases et pour cela il faut du temps… sans enfants.
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Accepter des compromis TEMPORAIREMENT
Le grand signe sur le fait qu’il fallait que j’accepte un compromis a été le refus de notre demande d’instruction en famille. Je ne sais pas si vous le savez mais, depuis la loi « séparatisme » de 2021, si vous voulez garder votre enfant à la maison il faut faire une demande à l’Etat. Une loi déconcertante alors qu’on sait que la majorité des personnes ayant commis un attentat sort de l’école publique et que dans l’instruction en famille on retrouve beaucoup d’enfants… d’enseignants ! Bref, si vous découvrez ce sujet, je vous conseille la lecture des livres d’Arno et d’André Stern, ainsi que de la belle BD « Jolis Sauvages« .
J’ai donc passé une partie de l’été à rédiger le dossier pédagogique, un document assez exhaustif qui présente nos compétences et les moyens mis en oeuvre pour transmettre les enseignements du socle commun (j’avais l’impression de faire une demande pour instruire un enfant d’au moins 12 ans, alors que notre fille n’a que 3 ans !). Quelques semaines plus tard, je reçois le refus m’indiquant de manière assez brève que « l’école répond à TOUS les besoins de l’enfant », alors que j’avais écrit plus de 20 pages pour expliquer que ma fille avait vécu des moments très stressants avec notre situation professionnelle, le déménagement, le Covid, une adaptation très difficile à la crèche, qu’elle avait la phobie des groupes, que nous allions pouvoir prendre le temps avec elle, voyager ensemble, notamment dans ma famille au Portugal, pour qu’elle maîtrise les 2 langues… enfin, j’étais (et je suis) en colère contre le système éducatif en France.
Pourquoi je vous raconte tout cela ? Parce que, si vous me connaissez, vous savez que je suis une entrepreneuse activiste. Que je mets du sens dans tout ce que je fais. Et de la pédagogie. L’éducation de nos enfants est un enjeu majeur, en tant que parents mais aussi en tant que société.
On considère qu’être enfermés dans une salle de classe avec au moins 20 autres enfants du même âge et 2 adultes c’est mieux que respecter les besoins physiologiques et émotionnels des enfants, leur permettre de passer du temps avec leur famille, apprendre dans la nature, voyager. On uniformise, on cadre, on réduit les moyens… on tue le génie et la créativité innés à chaque enfant. On tue les entrepreneurs et les entrepreneuses de demain. Sauf, bien sûr, pour celles et eux qui ont les moyens de payer plus de 300 € / mois pour chaque enfant scolarisé dans une école alternative hors contrat.
Ce refus a donc marqué un tournant dans ma vie. J’ai compris que c’était un signe qu’il me fallait un changement radical. Nous avions 3 possibilités :
- Entamer une longue bataille administrative avec une demande de recours : impossible à envisager après tout ce que nous avons vécu les dernières années avec WE DO GOOD.
- Rentrer dans la désobéissance civile : si mon activité tournait déjà, je pense que je l’aurais fait jusqu’à être en mesure de quitter la France sereinement.
- Accepter le compromis afin de pouvoir libérer du temps et avancer efficacement sur la maison et mon projet, et partir ensuite.
Ce n’est pas un hasard si je vous écrits pour la première fois aujourd’hui : ma fille est à l’école et mon bébé à la crèche. J’ai le coeur serré mais je sais que c’est la chose à faire. Je pose les bases, j’apprends à utiliser mon temps efficacement. Et un jour nous partirons.
Mais en fait c’est quoi ce fameux projet ?
En parallèle de la vente de WE DO GOOD, des travaux et de la maternité, je me suis lancée dans une formation extraordinaire. Si vous avez des enfants, vous connaissez peut-être Quantik Mama, une sage-femme québécoise qui fait des préparations à la naissance. J’avais suivi sa préparation lors de ma première grossesse, en 2021. Et là aussi, comme pour l’instruction en famille, j’ai découvert tout un système qui ne nous permet plus d’être souverains de nos choix de vie.
Si vous me lisez encore, vous commencez peut-être à vous dire que je suis de plus en plus radicale sur des sujets tabou dans la société française d’aujourd’hui. Mais ils ne sont pas tabou partout. La liberté d’instruction est un droit dans beaucoup de pays industrialisés (US, UK…). La liberté d’accoucher à domicile aussi. Par exemple, aux Pays Bas, c’est une femme sur 8 qui enfante à la maison. En France, malgré un suivi méthodique des trop peu nombreuses sages-femmes militantes qui prennent des risques pour répondre à la demande, cela n’est pas du tout intégré au parcours de soins.
En France, nous n’avons plus la liberté de choisir comment on enfante et avec qui. Le système prend le pouvoir sur notre corps et celui de notre enfant, pour « nous protéger » alors que les moyens ne cessent de se réduire et qu’il n’y a pas de corrélation avec une réduction des risques, au contraire.
Aujourd’hui, en France, des familles se font placer temporairement leur bébé (et parfois les ainés) uniquement parce qu’elles ont décidé d’enfanter à la maison. Alors qu’elles s’étaient préparées, que tout s’est bien passé, que la maman allaite, que tout le monde VA BIEN. Et que dans les institutions où ces bébés sont placés il y a là aussi de moins en moins de moyens, dans certaines les bébés rentrent même dans des états dépressifs, tellement ils se sentent abandonnés par le monde.
Bref, l’année dernière, encore au milieu des négociations pour la vente de WE DO GOOD et enceinte de mon 2ème, je vois passer une formation professionnelle de Quantik Mama. A ce moment-là, je ne sais pas encore ce que je vais faire après la vente et, malgré mon optimisme, je me dis que c’est quand même un peu tendu de m’engager sur une formation qui démarre un mois après mon terme. Mais je me sens appelée. Je sais que je dois m’inscrire, même si je ne sais pas encore pourquoi ni comment je vais faire pour la suivre.
Tout est connecté
Les 2 premiers mois de la formation sont tellement bouleversants que je dois faire une pause pour tout intégrer. Pas bouleversantes sur les sujets de chaque chapitre mais plutôt sur l’approche et notamment concernant la façon d’entreprendre. J’ai eu des cours sur l’entrepreneuriat dans une grande école, j’ai entrepris pendant 10 ans et là, avec Quantik Mama, je découvre tout un univers inconnu. Je découvre comment l’entrepreneuriat peut raisonner en nous de la même manière que nos sentiments les plus profonds.
Je continue de participer aux rendez-vous avec ma promo, mais je ne suis plus les cours, j’ai besoin d’intégrer. Puis, une nuit, j’ai une belle insomnie et mon projet arrive à moi. Tout se dévoile, j’arrive à déceler tous les liens dans mon parcours atypique : mes formations, l’aventure dans la finance avec WE DO GOOD, mes autres expériences professionnelles et même personnelles, avec mon arrivée en France, la naissance de mes enfants. Tout est lié et tout cela a permis que je sois là aujourd’hui, avec ce projet qui bouillonne en moi.
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Et cet été, malgré le ralentissement, tout continue de s’enchaîner. J’ai notamment fait la rencontre de mes guides-mentors sans même sortir de chez moi. Il y avait déjà Karine, LA Quantik Mama. Avec sa formation, j’ai découvert l’incroyable Mélanie, la Mama Loup, également sage-femme entrepreneuse avec un parcours plus qu’atypique. Puis, Hannah, The Primal Priestess, une entrepreneuse extraordinaire qui elle aussi accompagne des mamans. Et, plus récemment, Katya, de Matrîarch.
Toutes les quatre, des femmes entrepreneuses tellement inspirantes et qui ont en commun le fait d’être parties de rien, d’avoir atteint un chiffre d’affaires à 6 ou 7 chiffres par an et de parler librement d’argent. Et même plus : de revendiquer une autre façon de faire du business, de manière plus éthique et équitable (vous le voyez vous aussi, le lien avec WE DO GOOD ?). A ce sujet, Katya organise un événement exceptionnel prochainement, où Karine présente son parcours d’entrepreneuse (le monde est petit) : 3 jours de conférences en ligne autour sur comment produire de l’abondance de manière éthique.
Donc voilà, vous en savez un peu plus aujourd’hui après ce très long message. Je m’attaque donc au monde des naissances, de manière entrepreneuriale et activiste. Inspirée par des femmes exceptionnelles. Où ? Je ne sais pas encore, le monde est petit mais grand et tout est possible !
Après ce long message, cela me ferait plaisir de vous entendre vous aussi. Que pensez-vous de tout cela ? Avez-vous eu des expériences particulières sur ces sujets ?
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